Dette : nouvelle dégradation à prévoir ?

4 Juin 2012



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Il y a deux ans, François Baroin, alors ministre du Budget, évoquait les difficultés de la France à maintenir la note de sa dette. Le futur lui donnera raison. Début janvier, l'agence d'évaluation Standard and Poor's abaissait la note de la France d’un cran, passant de AAA à AA+. Alors que les tensions sur les dettes des pays européens continuent, la France semble pour le moment passer entre les gouttes. Mais pour combien de temps ?

Des taux historiquement bas

Sur le marché secondaire, où les titres français déjà émis par l'Agence France trésor s'échangent entre investisseurs, le taux de l'obligation à 10 ans est tombé jeudi matin à 2,369 %. Mieux, sur les cinq premiers mois de l'année, le coût moyen des émissions de dette à moyen-long terme (de 2 à 50 ans) est ressorti à 2,23 %, contre 2,80 % sur l'ensemble de l'année 2011 et 2,53 % l'année précédente. Si les taux devaient rester à ce niveau toute l'année, le coût de financement de la France tomberait au plus bas depuis la création de la zone euro ! Et le programme d'émission est bien avancé : au 21 mai, la France a émis 98,33 milliards d'euros, soit 55,24 % du montant d'émission prévu cette année (178 milliards d'euros au total, net des rachats de dette).

Pour autant, l'agence de notation Moody's reste prudente. Si elle a laissé la note de la France inchangée (AAA), la perspective négative demeure. Dans son dernier communiqué de presse, elle indique qu’elle se donne quelques mois pour "évaluer la politique économique du gouvernement dans un environnement économique difficile en zone euro". François Hollande est prévenu.