Cacophonie autour de l'ISF

16 Février 2011



Le Président a fait de la réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) sa priorité avant la fin de son mandat. Mais, pour le moment, force est de constater que la majorité n’a toujours pas à accorder ses violons. D’un côté le président souhaite supprimer totalement l’ISF tandis que les quinze députés et sénateurs de la majorité membres du groupe de travail sur la fiscalité plaident, à 75 %, pour un aménagement de l'ISF, rebaptisé pour l'occasion impôt national sur le patrimoine. Difficile donc de s’y repérer. Pour le moment, c’est un peu Sarkozy contre le reste du monde.

Nicolas Sarkozy, président :

"Ce que les socialistes ont compris en Europe - pas en France -, peut-être que la droite et le centre français peuvent le comprendre aussi. Ce n'est pas absurde. Je sais bien que, comme pour tous les sujets, le conseil qui m'est donné, c'est l'immobilisme. On met la poussière sous le tapis, mais ce n'est pas ma conception des choses. "

Hervé Mariton, Sénateur UMP de Drôme :

"Je ne comprends pas tout. Un consensus s'est fait, et pas pour la suppression complète de l'ISF."

M. Marini, sénateur UMP de l'Oise :

"Dans une réforme idéale, il faudrait supprimer l'ISF qui est un mauvais impôt, inefficace, rejeté par ses redevables et anticompétitif. (…) Mais, ajoute-t-il, "dans un premier temps, il est plus raisonnable d'envisager un aménagement substantiel de l'ISF couplé à la suppression du bouclier fiscal".

Gilles Carrez, rapporteur général UMP de la commission des finances de l'Assemblée nationale

"Une vraie remise à plat de la fiscalité du patrimoine, c'est une réforme de début de législature. (…) Il y a eu unanimité sur ce sujet. Je ne voterai en aucun cas un texte faisant financer la suppression de l'ISF par de la dette supplémentaire".

Certains arrivent à voir quand même une cohérence. Pour cela, pas besoin d’un être un génie ou un magicien, il suffit juste de travailler dans le milieu de la communication.

Franck Louvrier, conseiller en communication du chef de l'Etat :

"Il a rappelé ce qu'il a toujours dit, qu'il faut revoir la fiscalité sur le patrimoine, avec un impôt qui pourrait englober l'ISF et le bouclier fiscal. (…) Ils disent la même chose de manière différente".