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Tribune : Renoncement ou réforme ?

18 Mars 2013
Marc Albert Chaigneau
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Nos dirigeants, président, premier ministre et leurs collaborateurs renoncent progressivement a toutes les promesses de campagne. Certains commencent à s’en émouvoir mais la plupart semble trouver la chose normale : Attendue. Ces promesses n’étaient pas réalistes, elles n’étaient pas tenables, ne tenaient pas compte de la réalité des contraintes gouvernementales.

Incompétences

Tribune : Renoncement ou réforme ?
Nos dirigeants me rappellent le principe de Peter, selon lequel chacun progresse dans la hiérarchie jusqu’a atteindre son niveau d’incompétence et s’y maintenir. Bien sur, ils ne sont pas les premiers, leurs prédécesseurs n’avaient pas fait mieux et ce depuis 40 ans que je m’intéresse a ces sujets.

À chaque fois, on commence par dire que l’on est conscient des problèmes : du chômage, du déséquilibre des comptes publics, de la faillite annoncée du système social, de l’insécurité et des jeunes de banlieue, des inégalités … On va voir ce que l’on va voir … Et une fois arrives au pouvoir, confrontes a la dure réalité des choses, on bricole un peu a droite et a gauche pour pouvoir prétendre avoir fait quelque chose et les résultats sont infinitésimaux et misérables lorsqu’ils ne sont pas carrément négatifs.

Il devrait être évident pour chacun que pour obtenir des effets importants, il faut procéder a des réformes qui ne le soient pas moins. Non pas, comme c’est le cas le plus souvent, dans leurs objectifs mais dans leurs effets. Les reformes qui n’atteignent pas leurs objectifs ne sont pas seulement inutiles, elles sont nuisibles. Elles sont nuisibles en ce qu’elles modifient la situation rendant ainsi impossible la mise en œuvre de solutions qui auraient pu être efficaces.

Détours de production

De fait, tous les problèmes économiques et financiers évoques ci-dessus et d’autres, sont liés a un même phénomène d’évolution de la société, pas seulement française d’ailleurs. Comme il avait été dit qu’il suffirait du travail d’un petit nombre pour assurer l’ensemble des besoins, la production puis la distribution ont fait l’objet d’une concentration. Ce qui était libéral, favorisait la maitrise et le contrôle par les dirigeants et qu’ils ont ainsi largement encourage. Puis, comme il fallait employer ceux qui ne produisaient pas, on a crée des emplois administratifs, souvent qualifiés du joli nom de « détour de production », divises, puis subdivises a l’infini les fonctions et les postes.

La production réelle ne cesse de décroitre, les fermetures d’usines en sont caractéristiques, remplacée le plus possible par de la production virtuelle, la principale fonction de l’administration n’ayant jamais cesse de consister a créer de l’administration. Pour chacun d’entre nous de constituer des dossiers, de réunir des pièces, des renseignements, qu’un agent de l’administration va collationner pour le transmettre a un autre et ainsi de suite pour alimenter des systèmes de données tellement importants que personne ne les exploite jamais.

Presque partout et parmi mes amis, certains qui avaient une grande efficacité dans leur domaine, recherche, médecine, droit, se sont vus contraints de renoncer a l’exercice de leur activité pour se consacrer a des taches administratives, de direction, de gestion, de management. J’ai moi-même eu du mal à éviter cette situation au cours de ma vie professionnelle. Il faut donc inverser la tendance, supprimer des postes administratifs et créer des postes productifs. La chose a été tentée, notamment par le précédent gouvernement, mais en mettant la charrue devant les bœufs et cela n’a pas fonctionne, comme c’était facilement prévisible.

Supprimer des emplois pour résorber le chômage

Supprimer des emplois pour résorber le chômage, l’idée peut sembler originale, voire incongrue. En fait nous avons de nombreux exemples inverses qui montrent le processus. Qui n’a pas connaissance du fait que la création de dix emplois dans la grande distribution a eu pour effet d’en supprimer cinquante dans les petits commerces avoisinants ? Que des phénomènes du même ordre se produisent dans l’agriculture ? Dans l’industrie ? Bien sur, il ne suffit pas de mettre en œuvre le processus, il faut l’organiser et l’exploiter. En outre il n’est pas possible de procéder brutalement, ce qui entrainerait des désordres et des effets opposes a ceux recherches.

Il faut seulement inverser la tendance et pour cela prendre des mesures appropriées. Il en est une qui représente une ressource importante qui pourrait, a court terme, permettre de retrouver un équilibre budgétaire, il s’agit de la contribution en nature. En effet, une grande partie de la population est non imposable, ce qui, pour les autres, permet de dire qu’ils sont des assistes et pour eux même, ou au moins ceux qui ont une conscience politique, de se sentir des citoyens de second rang pour ne pas contribuer.

Créer de la valeur !

Si, dans des conditions, notamment de plafond de ressource restant a fixer, chaque personne non imposable devait accomplir chaque semaine et selon ses désirs et compétences particuliers, des taches administratives ou d’intérêt général, ceci permettrait des économies budgétaires importantes. Des millions d’heures de travail pourraient devenir productrices de richesses. Des élèves de classes plus avancées servant de répétiteurs aux plus jeunes. Des retraités enseignant leur métier a des jeunes de banlieue désireux d’apprendre…

En quoi et comment de telles mesures seraient elles susceptibles d’aider à résorber le chômage ? Tout le monde se plait à dire et reconnaitre que seule la croissance est créatrice d’emploi. Encore faut-il trouver les bonnes annonces : http://www.jobtonic.fr/ C’est relativement vrai. Mais les chiffres qui sont publies sont trompeurs. Par exemple un produit importes a dix euros, revendu trente euros, fait apparaitre une création de richesse de vingt euros. C’est faux, dans la réalité concrète, la véritable création de richesse est minime. Il ne s’agit de fait que d’un traitement comptable qui masque la réalité concrète et empêche de la prendre en compte et de la traiter.

Le président avait promis des reformes, des résultats, il découvre avec le gouvernement que les mesures envisagées sont impossibles a prendre ou ne donneraient pas les effets escomptes. D’autres le pourraient qui supposeraient une véritable volonté de reforme et non un simple discours pour amuser la galerie ou l’enterrement dans des commissions ad hoc.

À propos de l’auteur : Marc Albert Chaigneau a été conseil de sociétés et avocat d’affaires, puis responsable juridique pendant 35 ans. De 1974 à 1998, il procède ainsi à des centaines d’analyses de sociétés, les suivant depuis la création jusqu’à la liquidation, en passant par les fusions, cessions, restructurations. Son dernier écrit : "De la révolution à l’inversion" est actuellement proposé à des éditeurs et se consacre à une réforme de la société.



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