Economie et société - Les clés pour comprendre l'actualité

La France, source d’optimisme

31 Mars 2016
Daniel Gerino
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L'économie française est-elle condamnée à désespérer les Français ? Je ne le crois pas. Elle regorge même de nombreuses sources d'espérances. Si les résultats économiques ne sont pas encore au rendez-vous d'un dumping sans précédent des banquiers centraux, force est de constater que ceux-ci s'améliorent progressivement. Mais l'économie, c'est aussi la psychologie des agents économiques et à ce niveau la France souffre d’un réel déficit d'optimisme.

A y regarder de plus près, il est vrai que nous sommes à plaindre.... un système scolaire qui conserve encore une forte avance sur nos pays concurrents, une Recherche/Développement qui génère toujours plus de brevets et d'innovations technologiques, un système de santé qui assure un traitement de qualité face aux aléas de la vie et des systèmes de retraite très généreux. Et malgré cela nous sommes le pays le plus pessimiste au monde suivi par l'Afghanistan. Notre pessimisme vient de notre confort exceptionnel de vie. En effet, nous doutons que l'avenir soit aussi généreux avec nos enfants et notre manque d'optimisme tire ses racines de cette constatation.

Or, rien n'est perdu. Une adaptation est nécessaire et ouvrira une nouvelle ère de prospérité. Si les Trente glorieuses (1945-1975) sont souvent regrettées, savons-nous que notre pouvoir d'achat est aujourd'hui trois fois plus élevé qu'à cette époque ? La France bénéficie d'un tissu industriel et commercial exceptionnel qui regroupe quasiment tous les secteurs de l'économie. Ses infrastructures sont parmi les meilleures au monde. Mais voilà, le moral est en berne et les Français n'ont plus la "niaque". Alors comment y remédier ? Par le courage !

Courage de réformer, courage de se challenger, courage politique, courage de briser des tabous, créer la dynamique du succès et reconnaître le mérite et l'engagement de toutes et de tous. Nous sommes engagés dans une aventure exaltante qui est celle de l'Europe, première zone mondiale d'échanges commerciaux. Cette Europe n'a malheureusement pas été à la hauteur de nos attentes, ne délivrant qu'une réponse règlementaire et financière aux défis qui nous attendent.

Inciter les entreprises à payer davantage leurs salariés

On le voit, nous créons nous-même les obstacles à notre propre développement. Ainsi la France croule sous le poids grandissant de la fonction publique (58% du PIB). Elle patine sur l'emploi des plus jeunes et des séniors par un empilage de contraintes (Code du travail) qui ne bénéficient qu’aux plus chanceux qui ont déjà un travail. Elle sur-règlemente l'activité économique quand d'autres pays libéralisent. Elle rend incertain l'environnement juridique et fiscale compliquant encore la tâche des créateurs d'emploi et de richesse. N'ayons pas peur de réussir ! Les talents nous les avons. Il faut inciter les entreprises à payer davantage leurs salariés en diminuant les charges sur les salaires les plus élevés par l’instauration d’un mécanisme dégressif. Cela facilitera le repositionnement du pays sur les biens et services à forte valeur ajoutée. Cela contribuera aussi au maintien en France des jeunes que nous avons formés et favorisera la consommation domestique et par conséquent la croissance et l'emploi Les données macroéconomiques s'améliorent à présent de façon plus marquée.

La croissance est passée du 0,20% en 2014 à 1,10% en 2015 et pourrait tutoyer les 1,80% en 2016. Sa récente accélération est encourageante : +0,30% au T4 2015 et +0,40% au T1 2016. L'investissement reprend également des couleurs : +0,70% au T4 2015 contre +0,10% au T3 2015. Les exportations redécollent aidées par la baisse de l'Euro alors que les salaires réels s'accroissent poussés par la baisse de l'inflation. Les ménages consomment davantage aidés par la baisse du pétrole et les marges bénéficiaires s'améliorent, en partie grâce à la baisse de tous ces facteurs exogènes et une légère baisse de la pression fiscale. Le climat des affaires est en constante progression. Le déficit commercial s'est résorbé de 18Mds€ en 2015. Les ménages sont un atout pour la France. Leur propension à consommer est importante, soutenant l'activité économique, et leur taux d'épargne est un des plus élevés au monde assurant un coussin de sécurité aux dettes contractées dans le pays et constitue aussi un réservoir de consommation future.

Sortir du 100% ENA, faire confiance à la jeunesse

Ayons le courage de réformer et d’améliorer notre système économique. Pour cela il faudra bannir le "il nous faut plus de moyens". Nous entendons cela depuis plus de quarante ans sans que cela soit très efficace. L'argent ne règle pas tout. Il faut que chacun et chacune d’entre nous ait envie de se surpasser, d'accepter d'évoluer, de nous former, d’être plus impliqué et plus efficace. Peu importe l'idéologie économique, seule compte l'implication de tous, le désir commun de réussir, l'envie de contribuer à un avenir meilleur pour nos enfants. Il faut ringardiser les cassandres et idéologues de tout poil au profit des femmes et hommes optimistes, engagés et déterminés.

Le contexte international a radicalement changé et notre terrain de jeu économique est à présent dans les produits à forte valeur ajoutée technologique et les produits de luxe particulièrement résilients aux crises économiques. Le « pricing power » est une assurance tout risque. Les Allemands l'ont bien compris avec le secteur automobile pourtant très concurrentiel. La gouvernance du pays doit être portée par des femmes et des hommes jeunes, neufs et visionnaires. Le politique qui prône à juste titre la diversité partout dans la sphère publique doit se l'appliquer à lui-même et sortir du 100% ENA en invitant davantage la société civile à sa table. La France n'a qu'à se baisser pour cueillir un destin ambitieux et collectif mais doit pour cela sortir de la sclérose. La souplesse appartient à la jeunesse, il faut lui redonner sa place car rien de sérieux ne se fera sans elle.

A propos de l'auteur : Daniel Gerino est président et directeur de la gestion de Carlton Sélection, économiste et membre diplômé de l’Institut des Actuaires Français.



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