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Dette : l’effet boule de neige

19 Juillet 2011
Bernard Groc
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Avec la crise économique, la question de la dette des pays développés a refait surface. Aujourd’hui, ces pays sont dos au mur. Tous condamnent une politique budgétaire irresponsable. Pourtant, la dette croît surtout à cause de dettes accumulées par le passé. C’est l’effet boule de neige. Pour montrer ce point, nous allons calculer les dettes et déficits réellement produits durant deux périodes : 1981-1995 (14 ans) et 1995-2011 (16 ans).

Entre 1981 et 1995, un surplus de dette de 102 milliards d’euros

Dette : l’effet boule de neige
La période 1981-1995 a produit un surplus de dette de 102 milliards. Cette dette correspond à une augmentation de 100 % de la dette de 51 milliards observée en 1981. Cela correspond à un déficit annuel de 5,02 % par rapport à la dette de 51 milliards constatés en début 1981.

En 1995 la dette était de 484,6 milliards.Durant la période 1995-2011 et au taux d'intérêt de 3 %, ces 484,6 milliards d'euros ont engendré 293 milliards de dettes supplémentaires qui doivent bien sur être soustraits des dettes réellement engendrées durant la période 1995-2011. La dette engendrée de 1995 à 2011 est donc de ((1646,1 – 484,6) - 293) soit 868,5 milliards.

La dette réellement engendrée entre 1995 et 2011 a été plus faible qu’entre 1981-1995

Cette dette correspond donc à une augmentation de 79.5 % de la dette de 484,6 observée en 1995. De 1995 à 2011 soit 16 ans, cette augmentation correspond à un déficit annuel de 3,7%. En résumé, de 1981 à 1995, le déficit annuel a augmenté, en moyenne, de 3,7% contre 5,02% de 1981 à 1995.

Ce résultat contredit les idées répandues par certains partis et media partisans qui annoncent de façon simpliste que la dette a doublée. En fait la dette réellement engendrée par la période 1995-2011 a été bien plus faible et cela avec une crise sans précédent subie de 2007 à 2009. On voit donc bien l’importance de l’effet boule de neige dans les problèmes de dette et de déficit. Au moment des débats sur l'opportunité d'une règle d'or budgétaire, il est temps de rétablir certaines vérités.

Remarque importantes sur les calculs et les conclusions :

- Lorsque l'on parle de déficit il faut parler en pourcentages.
- Les valeurs absolues ne veulent rien dire et ne servent qu'à tromper les lecteurs ou auditeurs qui veulent bien se laisser berner.
- De plus il faut surtout tenir compte des cumuls des périodes précédentes et de leurs effets qui gonflent les déficits des périodes suivantes avec des quantités mais ne sont pas imputables à ces périodes (la boule de neige).

Bernard Groc est docteur es sciences spécialité mathématiques et informatique. Il a d'abord enseigné les mathématiques avant de devenir professeur d'informatique à l'université des sciences sociales de Grenoble. Il est actuellement à la retraite.



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