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​Bourse : des marchés trop complaisants ?

9 Juin 2016
Nicolas Chéron
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Si les échéances du mois de juin (réunion monétaire de la Fed, referendum britannique sur l’éventualité d’un « Brexit ») ont des chances de soutenir la progression des marchés, la relative fragilité des fondamentaux pourrait, à moyen terme, jouer des tours aux investisseurs. 

Pétrole : poursuite du rebond à court terme, volatilité à moyen-long terme

Ces dernières semaines, la progression a été soutenue par la remontée des cours du pétrole, l’anticipation d’un statu quo de la Fed (et c’est d’ailleurs le scénario le plus probable au vue de la probabilité de 4% de hausse de taux indiquée par les Fed Funds) et les espoirs renouvelés d’une embellie conjoncturelle, encore hypothétique, à l’échelle mondiale. La poursuite du rebond pétrolier a permis au prix du baril WTI de renouer avec ses niveaux de juillet 2015. Depuis le point bas du mois de février, la progression frôle 90%, à 51 USD. Plusieurs catalyseurs ont été favorables à l’appréciation de l’or noir : des rachats massifs de positions vendeuses, des stocks de brut aux Etats-Unis inférieurs aux estimations et l’arrêt de la production dans certaines zones géographiques (cela a été le cas au Canada, en raison des incendies, ou au Nigéria).

A court terme, d’autres facteurs haussiers pourraient jouer. Une vague de chaleur est attendue dans les Etats du centre des Etats-Unis dans les prochains jours, un aléa climatique qui pourrait nécessiter de puiser dans les stocks (et nécessiter une surconsommation de gaz) pour alimenter les climatisations. En revanche, difficile encore de prédire l’orientation du cours du brut à moyen-long terme tant les intérêts des pays de l’OPEP sont multiples. Et sur les marchés, nous observons une friction entre les positions des acheteurs de court terme et les vendeurs de long terme. Les prix devraient donc rester assez volatils.

Vers un statu quo de la Fed et un « non Brexit »... les investisseurs devraient apprécier

Concernant la stratégie de la banque centrale américaine, autre catalyseur des marchés, l’idée d’un statu quo sur les taux au mois de juin satisfait évidemment les opérateurs de marché. Force est de constater que les marchés sont toujours dans cette logique peu rationnelle « bad news is good news ». Autrement dit, la satisfaction de constater des chiffres économique un peu décevants aux Etats-Unis… qui laissent envisager une temporisation supplémentaire de la Fed. Bien plus faibles qu’anticipé, les chiffres de créations d’emplois outre-Atlantique (ressorties, vendredi dernier, à 38 000 pour le mois de mai) ont donc été perçus positivement par les opérateurs de marché et interprétés comme un signe supplémentaire que la Réserve fédérale ne bougera pas.

En ne remontant pas ses taux dès le mois de juin, la Fed retarderait le processus de normalisation monétaire et maintiendrait alors des conditions plutôt favorables à l’investissement en actions (des taux d’intérêt bas incitant les investisseurs à tenter de capter davantage de rendement, en s’orientant vers des actifs plus « offensifs »). Reste que l’image d’ensemble des marchés n’est pas aussi réjouissante qu’il y paraît. Les fondamentaux ne sont pas vraiment au rendez-vous, entre une croissance économique poussive au Japon et en Europe et des perspectives de résultats somme toute modestes pour les entreprises, dans les trimestres à venir. Disons que la parenthèse enchantée des marchés boursiers pourrait bien se refermer : ils peuvent encore surfer sur une séquence favorable jusqu’au verdict du referendum britannique. D’ailleurs, entre la réunion de la Fed et le soulagement probable d’un « non Brexit », les marchés américains ont de quoi pulvériser de nouveaux records de valorisation… Ensuite, les fondamentaux pourraient rattraper le sentiment de marché. Souvenons-nous de l’été 2015 !

A propos de l'auteur : Nicolas Chéron est stratégiste pour CMC Markets.


Tags : Bourse, Fed, Finance, Taux

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