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L'intensité carbone doit être réduite cinq fois plus rapidement

18 Janvier 2021
Rémi Lepage
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La prochaine décennie exigera des progrès sans précédent en matière de solutions, d'investissements, de compétences et de transformation technologique dans les entreprises, les gouvernements et la société. Alors que les économies mondiales planifient leur sortie de la pandémie, l'enquête tire un signal d'alarme des risques d'un retour au "business as usual" dans la course à la reprise et à la génération d'une nouvelle croissance. L'indice de cette année montre que les progrès dans la croissance des émissions de CO2 liées à l'énergie et de la croissance économique ont ralenti. En 2019, les émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie ont augmenté de 0,5%, avec une croissance économique de 2,9%. L'intensité carbone a diminué de 2,4%, ce qui est supérieur au taux moyen de décarbonisation à long terme de 1,5%, mais reste très en deçà des progrès nécessaires pour maintenir l'augmentation de la température mondiale en dessous de 1,5°C. Selon Sylvain Lambert, Associé au sein du département Développement durable chez PwC France et Maghreb : "Il est urgent de réduire les émissions de carbone et la transition nécessaire est radicale. Nous avons besoin de décarboner et, en fin de compte, de transformer les entreprises, les industries et les zones géographiques à une échelle et à une vitesse sans précédent. La vague d'entreprises, d'investisseurs et de gouvernements qui s'engagent en 2020 est un signe prometteur de l'émergence d'un sentiment commun d'urgence, nous sommes dans une décennie charnière. La France fait partie des bons élèves du G20 mais elle a également des efforts supplémentaires à consentir, notamment sur le secteur des transports."

Émissions et consommation d'énergie

Les combustibles fossiles continuent de dominer la composition du mix énergétique mondial, le gaz naturel et le pétrole représentant à eux seuls 57% de l'augmentation de la consommation d'énergie. Les émissions de CO2 liées à l'énergie ont augmenté de 0,5%, tandis que la consommation mondiale d'énergie a augmenté de 1,3%. En 2019, la consommation de charbon a diminué pour la première fois depuis 2016 (-0,6%). S’agissant des énergies renouvelables, malgré des taux de croissance record dans l'éolien (12,1%) et le solaire (23,8%), elles ne représentent globalement que 11 % de la consommation mondiale d'énergie.

 

L'enquête révèle également :

  • Treize pays du G20 (dont la France) ont défini, ou sont en train de définir, un objectif de neutralité carbone
  • La France a réduit son intensité carbone de 3.6% en 2019 
  • L’intensité carbone de la France équivaut à 104 tonnes de CO2 par million de dollars de PIB, et reste la plus faible parmi les pays du G20 (286 t en moyenne pour le G20, 443 t en Chine, 256 t aux USA et 159 t en Allemagne)
  • Pour la deuxième année consécutive, l'Allemagne a enregistré le taux de décarbonisation le plus élevé du G20 (6,6%). Toutefois, ce taux devrait encore être à peu près doublé pour être conforme à une trajectoire de 1,5°C
  • La Corée, les États-Unis et le Royaume-Uni ont également réussi à réduire leurs émissions tout en développant leurs économies, mais restent toujours en deçà du taux de décarbonisation nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5°C
  • L'Afrique du Sud et l'Indonésie ont signalé une augmentation de l'intensité en carbone pendant plusieurs années consécutives
  • L'Union européenne a bien progressé dans la décarbonisation des systèmes électriques grâce aux énergies renouvelables, notamment l'éolien en mer et le solaire. Toutefois, pour atteindre les objectifs renforcés fixés dans le cadre du Green Deal (Pacte vert européen) et de l'Accord de Paris, une transformation encore plus importante des systèmes électriques est nécessaire
  • Avec une croissance du PIB de 6,1% en 2019, les émissions de CO2 liées à l'énergie en Chine ont augmenté de 3,2%, tandis que l'intensité carbone a diminué de 2,8%. La Chine connaît une croissance dans toutes les sources d'énergie. La production d'énergie solaire et éolienne en Chine représente 29% de la part mondiale, et a été multipliée par dix depuis 2010 
  • Les changements structurels dans les coûts du gaz naturel et des énergies renouvelables aux États-Unis ont entraîné un taux de décarbonisation de 4,7% 
La demande énergétique hebdomadaire a chuté lors de la pandémie mais nous savons pertinemment que les émissions de CO2 vont probablement repartir à la hausse. Les plans de relance offrent une occasion unique d'accélérer la mise en place d'infrastructures et d'industries plus propres et plus durables, avec de nouvelles opportunités commerciales et des emplois. Pour renforcer le zéro net au plus tard en 2050, la COP 26 en 2021 doit être le pivot d'engagements plus forts assortis d'actions concrètes de la part de l'industrie, du secteur financier et des gouvernements” explique Olivier Muller, Directeur au sein du département Développement durable chez PwC France et Maghreb.


Rémi Lepage

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