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La BCE devrait annoncer une prolongation du quantitative easing de 9 mois

26 Octobre 2017
Laurent Gonon
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Mario Draghi s’exprimera aujourd'hui à l’issue de la réunion du Conseil des Gouverneurs de la BCE. De nouvelles annonces devraient être faites concernant l’avenir du « quantitative easing



Très attendues depuis plusieurs mois, les modalités du « tapering » de la BCE dev raient être présentées ce jeudi par la BCE. Selon nous, la Banque Centrale Européenne devrait annoncer une baisse des montants du quantitative easing à 30 milliards d’euros par mois à partir de janvier 2018, pour une durée de 9 mois.

L’inflation reste en-dessous de son objectif de long terme

La BCE devrait annoncer une prolongation du quantitative easing de 9 mois
Ce scénario semble être anticipé par une majorité d’investisseurs et donc déjà intégré aux valorisations des marchés obligataires. Si la BCE annonce finalement des montants plus élevés ou une prolongation plus tardive du plan de rachats d’actifs, les investisseurs pourraient se montrer enthousiastes et les taux pourraient donc enregistrer un mouvement de baisse. Il faut en revanche s’attendre à l’effet inverse en cas de déception par rapport à ce scénario. La BCE va par ailleurs lancer dans les prochains mois le renouvellement de certains actifs arrivant à échéance dans son portefeuille obligataire. Les montants de ces renouvellements devraient rapidement atteindre 8 milliards d’euros par mois.

En additionnant ce montant aux 30 milliards de nouveaux achats mensuels que nous anticipons, le stimulus monétaire de la BCE pourrait donc atteindre 38 milliards d’euros par mois en début d’année 2018. Mario Draghi devrait en tout cas conserver un discours accommodant au cours de la réunion de jeudi, car la situation n’incite pas la BCE à se précipiter : si le risque de déflation a clairement disparu, l’inflation en zone euro reste toujours en-dessous de son objectif à long terme de 2% sur 12 mois. L’inflation pourrait même retomber aux alentours de 1% dans les prochains mois en raison de la réduction de certains effets de base. La BCE ne s’attend d’ailleurs pas à un retour de l’inflation au-dessus de 2% en zone euro avant 2019.

High yield européen : des taux bas, mais pas de « bulle »

Une autre raison pour laquelle Mario Draghi devrait conserver un discours modéré tient au fait que le risque politique n’a pas disparu en zone euro. S’il est désormais passé au second plan, ce risque reste présent en Catalogne et en Italie et pourrait éventuellement se traduire par un retour de la volatilité sur les marchés de taux. Le soutien monétaire de la BCE conserve donc actuellement sa raison d’être, même si la reprise économique à l’œuvre en zone euro permet désormais de réduire les besoins de stimulus monétaires.nSur les marchés de taux, les effets indirects du quantitative easing se font également de plus en plus sentir sur le segment du high yield européen, où les taux poursuivent leur baisse continue.

Nous restons cependant confiants à ce sujet : les taux du high yield ont en effet de bonnes raisons fondamentales d’être à des niveaux aussi bas. Les taux de défaut sont très faibles, la croissance économique est au rendez-vous et de nombreuses entreprises bénéficient d’une amélioration de leurs notes d’emprunteurs attribuées par les agences de notation. Les investisseurs n’ont donc pas de raison de s’inquiéter des valorisations du segment high yield. Il est néanmoins évident que la vigilance reste de mise sur ce segment de marché par nature assez risqué.

Etats-Unis : attention à l’après-Yellen

Hors Europe, un autre sujet nous semble particulièrement important pour les prochains mois : lasuccession à la présidence de la Fed. Le mandat de Janet Yellen se terminera en effet début février 2018, et l’avenir de la politique monétaire de la Banque centrale américaine dépendra de son successeur. Sur les marchés, les investisseurs semblent avoir bien intégré l’idée d’une hausse des taux de la Fed de 25 points de base en décembre 2017 mais n’ont pas intégré l’éventualité de trois hausses de taux supplémentaires en 2018 comme cela nous semble pourtant probable.

Il existe donc un risque que le successeur de Janet Yellen, qui pourrait être Jerome Powell ou John Taylor, adopte un ton moins accommodant que celui auquel les investisseurs se sont habitués. Les investisseurs pourraient donc prendre conscience à cette occasion que le mouvement de hausse des taux de la Fed devrait encore se poursuivre. Les marchés obligataires pourraient alors connaître un réajustement par rapport à leurs niveaux actuels. Nous resterons donc très attentifs à ce sujet.

A propos de l'auteur : Laurent Gonon est directeur de la gestion taux chez BFT Investment Managers.



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