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L’élection de Donald Trump offre des opportunités, malgré le retour du risque politique

2 Décembre 2016
Rémi Lepage
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L’élection surprise de Donald Trump à la présidence des États-Unis n’a pas provoqué d’onde de choc sur les marchés. Les investisseurs semblent avoir voulu s’épargner l’expérience du Brexit en évitant de prendre des positions trop marquées. Les promesses du candidat Trump prévoyant d’un côté des baisses d’impôts massives et de l’autre l’augmentation des dépenses publiques (programme d’infrastructures), auxquelles s’ajoutent des mesures protectionnistes, devraient creuser les déficits et relancer les anticipations inflationnistes. Et déjà, les taux long américains affichent un rebond spectaculaire depuis le 9 novembre, conséquence immédiate de la victoire du candidat républicain. « Plusieurs semaines avant l’élection américaine, nous avions réduit l’exposition au risque de nos portefeuilles. Ils sont positionnés pour amortir les chocs et saisir des opportunités. A ce titre, nous avions, sur les marchés actions, mis l’accent sur les stratégies de Minimum Variance particulièrement adaptées au contexte actuel » affirme Michael Aflalo, directeur des Gestions.

Le marché du crédit européen reste attractif grâce à la poursuite du QE

Au-delà du rebond attendu de la croissance américaine pour le second semestre et en attendant des annonces concrètes de Donald Trump, l’économie américaine devrait observer un début de ralentissement cyclique au cours de l’année 2017. Les profits ont atteint un point haut en 2014/2015 et même si le niveau des marges reste élevé, elles devraient continuer de ralentir de manière progressive. En Chine, la croissance reste en phase avec les attentes du consensus mais s’effectue au prix d’un déséquilibre budgétaire et d’un marché immobilier en surchauffe (hausse des prix de 12% en un an). En zone euro, la remontée des prix de l’énergie et de l’inflation pourraient peser sur la croissance de la consommation. Mais, nous identifions au moins deux facteurs de soutien pour la consommation privée : la baisse du chômage et une diminution de l’épargne des ménages.

Notons par ailleurs que le contexte permet aux entreprises d’investir dans de meilleures conditions financières et aux États de retrouver une certaine marge de manœuvre budgétaire. De son côté, la BCE devrait poursuivre sa politique ultra-accommodante au-delà de mars 2017 mais le programme d’achats d’actifs (QE) doit évoluer pour rester efficace. « L’une des solutions consisterait à modifier la clé de répartition de l’achat des dettes souveraines, non plus en fonction du poids du PIB de chaque État mais de celui de la dette publique des États, ce qui avantagerait la France, l’Italie ou la Belgique. La réunion du 8 décembre sera cruciale » juge Mabrouk Chetouane, responsable Recherche et Stratégie. L’actualité des marchés sera également marquée par le référendum italien, le 4 décembre, susceptible en cas de rejet du projet constitutionnel de Matteo Renzi de déclencher des sursauts de volatilité sur les marchés européens.

Le secteur de la santé accuse une sous-performance manifeste

L’action de la BCE rend la perspective d’une hausse des taux européens moins probable que celle d’un relèvement durable des taux longs aux États-Unis. « Nous restons très favorables à la thématique du crédit européen, protégé par des fondamentaux solides et le programme CSPP (achat de titres de dettes d’entreprises) de la BCE. Des opportunités existent sur le marché du « High Yield ». Aux États-Unis, la tendance baissière des taux observée depuis deux ans semble en revanche toucher à sa fin. C’est un ajustement de marché qui fait naître beaucoup d’incertitudes. Il nous paraît ainsi judicieux de s’exposer aux placements obligataires américains indexés sur l’inflation » relève Laurent Gonon, directeur de la gestion Taux.

Les marchés actions ont bien réagi à la victoire de Donald Trump mais la volatilité importante doit inciter à la prudence. « Nos deux portefeuilles BFT Europe Dividendes ISR et BFT France Futur présentent des profils peu risqués. En revanche, la victoire de Donald Trump nous amène à opérer un certain nombre d’aménagements dans nos choix sectoriels. La sous-performance récente des valeurs de la santé, liée aux craintes de plafonnement des prix des médicaments par une administration Clinton, incite à redevenir positif sur le secteur. De même, la relance des programmes d’infrastructures devrait profiter aux valeurs industrielles ainsi qu’aux valeurs pétrolières » estime Fabrice Masson, directeur de la gestion Actions.

Plus globalement, les baisses d’impôts promises par le candidat républicain victorieux pourraient impacter favorablement les valeurs liées à la consommation. En revanche, les valeurs liées aux énergies renouvelables n’ont rien à attendre de la part de la future Administration. Par ailleurs, une remontée des taux américains aurait un impact négatif sur les valeurs à duration longue comme l’immobilier et les télécoms. Une pondération équilibrée entre les valeurs cycliques et les valeurs défensives, alliée à une prise de risque modérée, s’impose. Enfin, la mise en place de mesures protectionnistes constituerait un élément préjudiciable pour les marchés émergents dans leur ensemble.



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